Réunion (Seulement la Résistance : important !)

Enzelta était arrivée tôt. Elle voulait être la première, pour penser à ce qui allait se passer durant la réunion. Elle n'avait que peu de contacts avec les autres résistants, à part Ethel et Alwi, qui étaient pour elle la famille qui lui manquait. Elle était arrivée seule, mi-marchant mi-courant, à traves la rue. C'était un principe des Résistants. Ils n'avaient le droit de transplaner dans le lieu. C'était un vieux principes, avant le temps d'Eos si elle avait compris quand elle était entrée dans les rangs des résistants.
Elle était assise, au beau milieu de la salle, comme l'avait fait, Eos et tant d'autre avant elle. Elle avait été choisie pour reprendre le flambeau... Ils n'étaient que trois à savoir ce qui était advenu d'Eos, la veille au soir. Impassible, dans ses pensées, la presque nouvelle chef attendait l'arrivée de ses semblables.
**Vengeance... je les tuerai de mes mains s'il le faut...**

Enzelta n'avait pas vraiment entendu Alwina entrer. Elle avait juste entendu un mouvement de la porte, seulement. Elle pensait à Severus, allongé sur son lit, protégé par une quantité de sort inimaginable. Elle sentit alors une main sur son épaule... elle se retourna

"Alwi !!"

Elle s'interrompit lorsque son regard se posa sur le jeune omme qui l'accompagnait...

"C'est Drago ?"

"Celyan ! Dépêche-toi un peu ! On va être en retard..."

Olive ne cachait pas son impatience. C'était la première réunion de résistants à laquelle elle allait participer et semblait plus que tout agacée par le fait que son frère marche lentement. Ils avaient en effet décidé de se rendre ensemble à la Crique. Mais Celyan pour plus de sécurité, comme il le précisait, semblait avoir choisit le chemin le plus long pour se rendre à l'endroit du rassemblement. Résultat, Olive avait l'impression de marcher depuis des heures, et à une vitesse réduite.

Elle avait accepté sans rechigner de ne pas trop s'habiller style voyant, style moldu, en somme. Et au lieu de mettre sa parka, elle s'était enveloppée dans sa longue cape noire, et avait même poussé le détail à rabattre la capuche sur ses cheveux. Mais visiblement Celyan ne trouvait ces précautions suffisantes, puisqu'il les avait baladé dans toutes les rues Londoniennes. et la jeune fille avait désormais l'impression de mieux connaître la capitale Anglaise que quiconque.

Finalement, le lieu de rendez-vous apparut bientôt aux yeux d'Olive. Son impatience diminua d'intensité, et son pas se fit plus lent. Ne connaissant personne, à part Eos et son frère, bien sûr, une petite inquiétude venait de naître au fond d'elle devant l'inconnu. Néanmoins, en voyant son frère entrer sans hésitations, elle le suivit, puisant son propre courage en lui, et se retrouva bientôt face à trois résistants. Deux femmes côte à côte, dont l'une d'elle assise, celle qu'elle avait déjà croisé dans le bar où elle travaillait, et un homme, également assit, le regard vide.

Elle esquissa un léger sourire, qui ressemblait plus à un étirement de lèvres qu'à un sourire et murmura plus qu'elle ne parla :

"Bonjour."

[Hj: ""Celyan ! Dépêche-toi un peu ! On va être en retard..."" ~> En français dans le texte]

Celyan accompagnait donc sa soeur à la Crique. Habitué à la prudence, il avait employé des chemins détournés pour arriver jusqu'au lieu de rendez-vous, tout en vérifiant fréquemment s'ils étaient ou non suivis. Dès son entrée dans la résistance, on lui avait expliqué qu'il était interdit de transplaner directement dans la Crique. Il avait donc prit l'habitude de faire plus de chemin que nécessaire pour arriver au lieu de rassemblement. Et il ralentissait déjà le pas, prévoyant un quelconque problème, lorsque la voix de sa soeur lui parvint aux oreilles. Elle critiquait son allure. Dans la même langue, il rétorqua :

"Ne t'inquiètes pas tant, Luce. Les résistants sont rarement à l'heure."

Un sourire se déposa sur les lèvres de Celyan, tandis qu'il essayait de convaincre sa soeur. Celle-ci semblait un peu stressée voir énervée parce qui les attendait. Celyan n'était pas dans cet état d'esprit. Ce n'était pas la première réunion à laquelle il assistait, et même s'il ne connaissait pas forcément tous les membres de la résistance, il connaissait leurs visages, et étaient habitué à les voir.

Non, pour Celyan, c'était l'impatience de revoir Eos qui régnait. Son voyage en Ecosse était à peine terminé, et il n'avait toujours pas eu le temps de faire un compte-rendu de ce qui c'était passé là-bas. Il ne comptait pas tout raconté en détail, mais il devrait néanmoins expliqué ce qu'il avait vu et ce qu'il avait pu accomplir.

Il en était là de ses pensées, lorsque le lieu de rassemblement de la résistance se dressa devant ses yeux. Après un dernier coup d'oeil vers l'arrière, c'est d'un pas assuré que Celyan franchit la porte, suivit par sa soeur. Il remarqua une légère hésitation dans le pas de cette dernière, et lui posa brièvement une main sur l'épaule. Main qu'il ôta lorsqu'ils arrivèrent face aux trois autres résistants.

Celyan reconnaissait Enzelta et Alwina, pour les avoir déjà côtoyé lors de précédentes réunions, mais le visage de l'homme lui semblait être inconnu, pour le moment. Il supposa que l'homme était entré dans la résistance, durant son séjour en Ecosse, et lorsque sa soeur eut fini de saluer, il parla à son tour :

"Bonjour. Alwina, Enzelta, et... " Moment d'égarement, il ne connaissait pas le nom de l'autre homme. Il passa outre et continua: "...Voici Olive, ma soeur. Je ne sais pas si Eos vous a parlé de sa présence..." Il s'interrompit. Il venait de comprendre l'impression de manque qu'il ressentait depuis son entrée. Le chef de la résistance n'était pas là. Or, c'était toujours lui qui arrivait généralement en premier sur les lieux de rendez-vous. Celyan ne l'avait jamais vu en retard. C'est pour cela qu'il demanda, surprit : "Où est Eos, d'ailleurs ?"

Ethel fit alors son apparition. Hâve, toujours, les yeux cernés, le visage encore marqué par des restes de sa bagarre à la gare face à Lestrange, elle boitait et, fait exceptionnel, se tenait voûtée. Sa chute du haut de la sructure de King's Cross commençait à se faire ressentir. Elle avait l'air fatiguée, accablée. Elle avait travaillé toute la nuit à son édition spéciale, et l'avait distribuée elle-même, à grand renfort de sortilèges et de poudre de cheminette.

C'est sans esbrouffe qu'elle pénétra dans la Crique. Elle s'était emballée dans une immense cape, avait noué ses cheveux, revêtu des vêtements d'homme... et avait longtemps déambulé dans les rues londoniennes ainsi revêtue, au nez et à la barbe des mangemorts. Maigre satisfaction... Elle arriva alors que Celyan faisait les présentations.

"Ethelredhea Hétairnail. Désolée d'arriver en retard," laissa-t-elle tomber.

Elle s'approcha d'Alwina, la serra dans ses bras. Puis salua Enzelta d'un sourire à la fois las et volontaire. Les deux autres eurent droit à un hochement de tête. Son regard s'attarda sur le jeune homme brun. Ethel apprécia l'effort d'Alwina pour dissimuler son neveu, mais songea que lui faire prendre la forme de son défunt mari n'était pas la meilleure idée qui fût... Elle se taisait. Pour une fois, elle n'avait pas envie de parler. Mais, à la question de Celyan, les mots s'échappèrent tous seuls des lèvres fendues d'Ethel :

"Eos Kintefour est mort."

Ces mots, aussi durs que le ton sur lequel ils avaient été prononcés, résonnèrent un long moment dans le silence presque minéral de lapièce, et semblèrent réveiller des échos sinistres et chez chacun des souvenirs sanglants.
Pour Ethel c'étaient les images qu'elle avait vues, le corps mutilé, torturé, détruit d'Eos. C'étaient les corbeaux qui volaient autour de sa dépouille. C'étaient d'autres morts qu'elle avait découverts, parfois dans des états pires que celui-là. C'étaient tous ses amis morts. C'était aussi son combat de la nuit contre Bellatrix Lestrange. C'était la mort qu'elle avait vue de près cette fois-ci.

La résistante n'ajouta plus rien. Elle avait enfoncé ses mains dans ses poches après avoir relâché ses cheveux dont le bleu semblait terni, éteint. Et, dans sa main droite, elle serrait convulsivement le tract qu'elle s'était échinée à composer. Elle arrondit les épaules, pencha la tête sur le côté et fixa son regard sur le vide. Elle ne voulait plus voir ces images.

A peine Celyan avait-il fini de la présenter comme étant sa soeur, chose qu'elle avait omit de faire, qu'une nouvelle tête arrivait. C'était une femme qui se présenta à son tour à l'attention d'Olive -du moins c'est ce qu'en pensa la jeune fille puisqu'elle semblait connaître les autres personnes- tout en s'excusant. Puis son frère demanda où se trouvait le chef de la résistance. A dire vrai, Olive, n'ayant pas eu l'occasion d'assister à une réunion n'avait pas marquée de surprise à ne pas le voir parmi les résistants. Par contre, la réponse que donna Ethelredhea la surprit. Eos était mort.

Un silence un peu pesant accompagna ses paroles. On ne peut pas dire que la mort du chef de la résistance touchait personnellement Olive. Après tout, elle ne l'avait croisé qu'une seule fois. La fois où elle s'était présentée pour participer au mouvement. Elle ne le connaissait donc moins que les autres personnes présentes. Par contre, il le touchait dans le sens ou, de son vivant, Eos avait combattu pour la même liberté et contre les mêmes personnes. Et c'était toujours difficile d'entendre une vérité d'une manière aussi crue.

Olive tourna finalement son regard vers son frère. Il s'était assit, et regardait un point fixe devant lui. L'expression de son visage restait indescriptible. La jeune fille exerça une petite pression sur son épaule, en soupirant légèrement. Elle ne releva les yeux que lorsqu'elle entendit Enzelta, puisque c'est ainsi que son frère l'avait présenté, parler à Alwina. Ce qu'elle lui disait était totalement incompréhensible pour Olive. Elle parlait d'une personne renfermée, ou plutôt caché chez elle. Mais Olive n'eut pas le temps de se poser d'autres questions, qu'un phénomène étrange se déroula devant ses yeux.

L'homme aux cheveux bruns... Devenait blond. Pour une personne qui ne s'y attendait pas, c'était surprenant. Bien que devinant que ceci était la cause du polynectar, Olive trouvait tout de même que le contraste était saisissant. Redevenu lui-même, il ne devait avoir que deux ou trois ans de plus qu'elle. Fait important, par contre, ses yeux étaient toujours aussi mort.

Blond ou brun, une chose était certaine, Olive ne reconnaissait toujours pas le jeune homme. Pour qu'on prenne soin de le transformer ainsi, elle en avait pourtant déduit qu'il devait avoir une certaine importance. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle l'avait déjà vu quelque part. Ce qui n'avait rien de très étrange, en somme, puisqu'elle venait tout juste d'arriver en Angleterre. Quoi qu'il en soit, Olive était plutôt mal à l'aise de rester ainsi dans l'ignorance. Elle avait un peu l'impression d'avoir plongé dans l'inconnu. En même temps, c'était un peu le cas...

Elle se tourna vers son Celyan. Il pourrait peut-être lui fournir une réponse. Il paraissait tout aussi surprit qu'elle. Mais pas de la même manière, puisque lui, semblait reconnaître le jeune homme.

La voix d'Ethel claqua comme un violent coup de fouet. Eos était mort. Un éclair vert passa dans l'esprit de Celyan qui s'empressa de le chasser d'un mouvement de tête. Un peu perdu, il tira une chaise auprès de lui sur laquelle il s'installa. Ses yeux se posèrent sur Enzelta puis sur Alwina, comme s'il souhaitait avoir confirmation de ce qu'avait Ethel. Il savait pourtant qu'elle n'avait prononcé que l'unique vérité. Et cette idée désempara un peu plus Celyan. Il ne s'était pas attendu à ça. Les autres résistantes non plus d'ailleurs. Le jeune homme nota qu'Ethel boîtait, et qu'elle paraissait plus affaiblie et découragée que jamais. Comme lui. Son regard se fit vide de toute expression tandis qu'il fixait un point invisible, posté derrière Alwina. Il n'arrivait pas à se faire à l'idée de la mort d'Eos. Celle-ci apportait en outre, d'autres questions. Où, quand et comment était mort le chef de la résistance ? Mais Celyan s'abstint de les poser. L'heure n'y était pas. Et le sujet était trop délicat.

Il sentit soudain une main sur son épaule qui le tira de ses pensées. Il n'y aurait pas fait plus attention, si la main ne s'était soudainement pas crispée. Etonné, et un peu inquiet, Celyan leva les yeux vers sa soeur et lut l'étonnement qui s'affichait sur son visage. Il suivit du regard ce qu'elle observait et comprit ce qui l'étonnait tant. Le garçon face à eux était en train de se transformer. Ses cheveux devenaient blonds, son teint pâlissait, ses yeux devenaient gris, même son corps se transformait. Celyan eut un autre homme devant lui. Drago Malefoy. Il nota que le jeune homme semblait toujours aveugle, et, connaissant les méthodes de la résistance, en conclut que c'était lié à un sort, tout comme sa transformation était liée au polynectar.

Si Celyan reconnaissait le jeune homme, c'était pour une raison simple. La résistance et l'Ordre n'avaient cessé de le chercher, lui et Severus Rogue durant ces dernières années. Son portrait avait été affiché sur des tracts, avec l'ordre de le ramener si on le retrouvait.

Celyan n'en revenait pas. Tant d'évènements semblaient s'être produit durant son absence, qui n'avait pourtant durée que quelques mois. D'abord la mort d'Eos puis Drago. A ce dernier nom, Celyan lia celui qui normalement devait être en sa compagnie durant ces dernières années : Severus Rogue. Il jeta un coup d'oeil autour de lui et sur les autres résistantes, s'apprêtant presque à le voir apparaître à son tour, avant de reporter son attention sur Drago.

Finalement, il se releva, et toussota pour s'éclaircir la gorge. Même s'il était préférable d'attendre tous les résistants pour commencer la réunion, la légendaire patience de Celyan commençait à être mise à rude épreuve. Il avait l'impression de ne rien comprendre de ce qui arrivait. Comme si tout avait changé durant son absence. Après un bref moment d'hésitation, il prit la parole pour lancer le sujet sur 'l'invité surprise' [XD]:

"Si Drago Malefoy a été retrouvé, en est-il de même pour Severus Rogue ?"

Il employait volontairement le nom et le prénoms de ces deux personnes. Pour une raison simple : il ne les connaissait pas assez pour ne les appeler que par leurs prénoms.
Et s'il avait ressentit une légère hésitation au moment de parler, c'était à propos du sujet à aborder. La mort d'Eos signifiait qu'ils allaient désigné un remplaçant, ou que celui-ci serait déjà désigné. Mais pour être franc, Celyan n'avait pas trouvé le courage d'en parler aussi rapidement. Evoquer un remplaçant signifiait clairement la disparition d'Eos.

Ethel avait eu le temps de se reprendre un peu. Elle s'était installée non loin de Drago, sur un siège bancal, ce qui lui donnait une excuse pour se balancer. Elle ferma un instant les yeux, avant de les rouvrir immédiatement. Il ne fallait pas qu'elle s'endorme. D'ailleurs, elle songea que les nombreuses douleurs qui parcouraient son corps comme autant de courants électriques sauraient bien la tenir éveillée... Elle qui n'avait plus fumé depuis des mois, voire des années, elle eut une envie soudaine d'allumer une cigarette. Se donner une contenance. Elle agrippa sa croix et se mit à la faire tourner entre ses doigts. Quand Severus fut évoqué, elle lâcha une question :

"Qui est venu le soigner ? John ou Vy ?"

La famille Malefoy était connue aussi bien en Angleterre qu'en France, puis qu'on s'accordait à dire que ses membres étaient les meilleurs partisans de Lord Voldemort. Autant dire que lorsqu'Olive apprit que le jeune homme blond qui se trouvait devant elle n'était autre que Drago Malefoy, elle ne put qu'afficher un visage stupéfait. Les rumeurs au sujet du jeune homme étaient nombreuses. Si certaines affirmaient qu'il était toujours en fuite, après n'avoir pas pu accomplir ce que lui demandait son maître, certaines évoquaient sa mort, tandis que d'autres affirmaient qu'il était traqué par les Mangemorts. Et bien que ce sujet ne tienne pas une importance capitale dans l'esprit d'Olive, la jeune fille ne connaissant pas personnellement Drago, elle était surprise de le voir en chair et en os au sein même du QG de la résistance.

Cette surprise émanant de la demoiselle se traduisit par un profond silence, et une profonde observation de Drago. Elle écouta d'une oreille distraite la découverte de Severus Rogue, personne qu'elle connaissait de nom, pour avoir trahit l'Ordre, en tuant une personne importante -le nom lui avait échappé- et pour avoir trahit Voldemort, en s'enfuyant avec Drago. Elle ne fit aucun cas du fait que les membres de la résistance l'avait recueillit et soigné, et ce ne fut que lorsqu'Alwina, demanda ce qu'ils feraient d'eux, qu'elle prit la parole.

Cela lui semblait si évident, qu'avec toute la fougue de son jeune âge, elle ne put s'empêcher de s'exclamer :

"Mais c'est évident, voyons ! Nous devons les protéger ! Si les Mangemorts les retrouvent, ils risquent d'être torturés à mort ! La résistance n'a t-elle pas été formée pour tenter d'aider ceux qui en avait besoin pour survivre face à Celui-Dont-On-Ne-Prononce-Toujours-Pas-Le-Nom ?"

Certes, Olive n'avait pas fait preuve d'une très grande délicatesse en évoquant la torture et la mort devant l'une des personnes visées : Drago. Certes, elle n'avait pas non plus fait preuve d'une très grande délicatesse en s'exprimant ainsi devant des membres plus anciens qu'elle, qui avaient visiblement plus d'expérience qu'elle dans la résistance. Mais la question posée par Alwina lui avait semblé si simple, qu'elle n'avait pu s'en empêcher. Car que pourrait la résistance à part protéger ces deux personnes ?

Celyan s'était rassit tout en écoutant la réponse d'Enzelta. Severus Rogue était chez elle. Et Vyktoria était venue le soigner. Visiblement les membres de l'Ordre et ceux de la résistance s'était déjà bien organisés après ces deux retrouvailles. Ou tout du moins, c'est ce que pensait Celyan, avant qu'Alwina intervienne pour poser LA question : Qu'allaient-ils faire d'eux ? Ce fut Olive qui s'attarda sur la réponse. Celyan l'écouta monologuer pendant quelques secondes, et l'incita à s'asseoir près de lui d'une pression sur l'épaule, lorsqu'elle eut fini son petit discours. Se passant une main dans les cheveux, il lui répondit, l'air un peu las :

"Ce n'est pas aussi simple, Olive. Nous ne savons ce que veulent Drago Malefoy et Severus Rogue. Et je doute que les membres de l'Ordre se montrent aussi clément vis-à-vis de ce dernier. Ils auront besoin d'une explication, et de bons arguments pour vouloir protéger Rogue."

Ce fut à ce moment là qu'un nouvel homme apparut au sein du QG, s'excusant de son retard. Celyan lui adressa un signe de tête, bien que son visage lui sot inconnu. Visiblement, la résistance avait recruté e nouveaux membres durant son absence. Il laissa son regard se poser sur Drago Malefoy.
Après quelques secondes de silence, il répondit à la question du nouveau venu.

"Nous étions en train de parler du sort de Drago Malefoy et de Severus Rogue."

Il chercha un instant ses mots avant de reprendre doucement, pour ne pas envenimer une quelconque situation :

"Je crois que nous devrions laisser Drago faire son propre choix... Pour Rogue, je pense que nous devrions laisser l'Ordre décider de son sort."

La situation de Rogue était différente de celle du fils Malefoy. Rogue, bien que mangemort, avait été considéré comme un membre de l'Ordre. Pour Celyan, il était donc normal que se soit l'Ordre qui juge de son innocence ou de sa culpabilité...
Drago, lui, n'avait rien fait de trop répréhensible. Certes, il avait travaillé sous les ordres de Voldemort, mais il n'avait pas remplit la mission qui lui était confiée. Il s'était simplement enfuit pour échapper aux mangemorts... On pouvait donc espérer qu'il accepte de se joindre à la résistance.

Ethel se redressa calmement.

"Je ne suis pas tout à fait d'accord, Celyan. Nous ne savons pas ce que veut Severus, c'est un fait. D'ailleurs, la seule personne qui pouvait se targuer de deviner ses pensées est morte depuis quinze ans. Mais nous savons ce que veut Drago. N'est-ce pas ?" ajouta-t-elle en se tournant vers Alwina, toujours auprès de son neveu. "Il est ici, ce n'est pas pour rien, je crois."

Elle jeta un regard à Benjamin et n'ajouta rien, se retenant de lui lancer que le transplanage directement au sein de la Crique était interdit. Ce n'était pas son rôle, même si la langue lui démangeait. Puis, elle reprit :

"Quant à l'Ordre, dont Severus a fait partie, laissez-moi vous dire qu'ils ne lui feront guère plus de cadeaux que les mangemorts ! Que ce soit Minerva ou Lupin, ils ne lui pardonneront pas. S'il faut qu'il passe devant un "tribunal d'exception", qu'il ait au moins un avocat ! Nous ne pouvons pas rester en dehors de cette affaire."

Elle laissa filer un silence, se tourna vers Alwina pour rechercher son soutien, puis vers Enzelta.

"Nous sommes relativement neutres vis à vis de lui. Pas l'Ordre. Nous ne devons pas rester en dehors, si nous voulons éviter que ceux qui s'opposent à Voldemort n'usent des mêmes moyens expéditifs que lui. La vengeance ne doit pas devenir notre arme."

Alwina leva les yeux au ciel en entendant le développement d'Ethel et finit par soupirer :

"Toujours aussi mauvaise oratrice... Bien, pour ceux qui n'auraient pas compris où elle voulait en venir, je vais essayer d'éclaircir tout ça."

Elle se rapprocha de son amie et reprit :

"Ce qu'elle essayait laborieusement et confusément d'expliquer - et ce que je pense également - est que Drago comme Severus se trouvent actuellement dans une situation assez fausse : tous deux sont considérés comme traîtres à leur maître et, partant de là, seront traités par les Mangemorts en tant que tels. Si Bellatrix ou n'importe quel autre fanatique de son acabit les retrouve, ce sera la mise à mort sans sommation préalable, et dans les pires souffrances."

Elle se tourna vers son neveu et lui reposa la main sur l'épaule, rassurante, en soufflant :

"Désolée pour la crudité des termes, mais il faut parler franchement...
D'autre part," continua-t-elle pour les autres, "Drago reste le fils de Lucius, et a servi le Mage noir : deux circonstances qui le pénalisent auprès de l'Ordre ; quant à Severus, le meurtre de Dumbledore ne joue pas en sa faveur, même si nous ignorons les raisons exactes qui l'ont poussé à faire une telle chose.
Tout cela pour dire que nous, qui luttons contre le Seigneur des Ténèbres, mais sans avoir jamais eu un lien aussi fort avec Dumbledore que celui qu'avaient les membres de l'Ordre, sommes les plus habilités à décider de leur sort. Car, comme l'a exprimé Ethel, nous sommes d'une relative neutralité."

La calme et posée Alwina d'Andhyvoir s'animait. Son visage livide prenait quelques couleurs, et ses yeux bleu sombre brillaient d'un éclat inhabituel. Mais sa voix, elle, demeurait aussi égale et aussi précise que d'ordinaire.
Elle continuait, développant patiemment son argumentation, en femme qui a passé de longues heures avec un avocat.

"Ethel a raison sur un autre point : ni Minerva McGonagall, ni Remus Lupin ne se laisseront facilement convaincre d'une éventuelle bonne volonté de la part de Severus. Pour ce qui est de Zephyrus ou de John, ils ne possèdent pas assez d'éléments de cette histoire pour être de bons juges dans cette affaire - et je ne parle même pas du lien de parenté entre Zephyrus et Severus, qui ne permet pas vraiment une impartialié à toute épreuve. Quant à Vyktorija, son cas est un peu particulier.
L'Ordre fera un 'procès' à Severus. On peut y compter, et je ne pense pas que nous devrions nous y opposer ou même essayer de l'y soustraire. Mais, comme Ethel, je pense que, comme tout accusé, il a le droit à la défense et que nous devons y mettre notre grain de sel."

Alwina se réinstalla Auprès de son neveu et conclut :

"En ce qui concerne Severus, là encore, Ethel a raison : une seule personne, à ma connaissance, a un jour pu se vanter de pouvoir deviner ce qu'il pensait et surtout ce qu'il désirait. Mais cette personne est morte assassinée voici quinze ans bientôt. Pourtant, je pense qu'il tient encore un peu à la vie, au vu de tous les efforts qu'il a déployés ces dernières années pendant sa cavale...
Pour ce qui est de savoir ce que Drago veut, vous pensez bien que je n'aurais pas pris le risque de vous l'amener s'il avait choisi de rejoindre ses parents et leur Maître. Mais là, je crois que vous pouvez l'interroger en personne..."

Angoissée, Enzelta ne l'avait que rarement été. Elle les avait tous écoutés. Ecoutés, et elle les comprenait parfaitement. Les réticences à l'égard de everus étaient normales. Elle savait une chose qu'il lui avait dite, une chose qu'elle ne leur dirais pas. A savoir, le choix de vie qu'il avait fait juste avant qu'elle vienne à la crique. Qu'avait-elle à dire ? pas grand chose sûrement. Enfin, si, elle devait donner son avis.

"En ce qui me concerne j'ai une promesse à tenir envers Severus. Son passé ne joue, certe guère en sa faveur, mais il y a certaines choses que je dois prendre en compte." Elle regarda Ethel puis Alwina et repris la parole. Des choses que je n'ai pour le moment pas à expliciter plus que ceci. En ce qui concerne Drago, je ferais de mon mieux pour soutenir sa cause.
Elle ferait de son mieux, tout en sachant qu'elle avait de plus en plus de chose à faire. Elle devait retrouver le testament d'Eos, le connaissant, il lui faudrait chercher... il fallait aussi qu'elle réfléchisse fortement au fait qu'elle travaillait avec Kruu... Mangemort dans l'âme, elle le savait. Malgré son statut de moldu. c'était gravé sur son visage. Il savait aussi qu'elle était résistante, ça aussi ça se voyait. Elle tourna alors son regard vers Olive et s'adressa à elle en français.

"Olive, tant que j'y pense. Ne fais pas un seul geste déplacé au live house d'Anneliese. Personne ne doit savoir que tu fais partie des nôtres. Pour tout le monde tu dois être neutre. Personne n'est au courant pour aucun de nous. Fais surtout attention à Kruu.

Obéissante, Olive s'était assise auprès de son frère, lorsque celui-ci l'y avait invité d'une pression sur l'épaule. Elle l'écouta exprimer les faits de son point de vue, avant qu'il ne soit interrompu par un nouvel arrivant. Celui-ci s'excusa et la discussion reprit. Ce fut Ethel qui prit la parole pour légèrement contredire Celyan au sujet de Severus Rogue. N'ayant pas beaucoup d'information à ce sujet, Olive l'écouta avec soin, ainsi qu'Alwina. Elles rejoignaient toutes les deux l'opinion d'Olive sur un point : elles souhaitaient toutes les deux protéger Drago Malefoy et Severus Rogue, des mangemorts... Et d'une certaine manière, de l'Ordre, également.

Avec tous ces éléments, Olive essaya donc de se faire un propre avis et une propre idée de l'attitude à adopter. Elle en vint à tirer les mêmes conclusions que les trois résistantes. N'étant néanmoins pas assez 'chevronnée' pour oser donner son avis -et ayant trouver qu'elle avait déjà trop parler-, la jeune française garda un profond silence. Ce ne fut que lorsqu'elle entendit Enzelta s'adresser à elle dans sa langue maternelle qu'elle sortit de son mutisme et se permit même un large sourire.

Gaiement, elle répondit à la jeune femme :

"Oh, Celyan m'a déjà prévenue sur le fait que je devais faire très attention à ce que je disais et ce que je faisais. Mais je me montrerais plus prudente, dorénavent, vis-à-vis de Kruu. Merci de m'en avoir informée."

A dire vrai, Enzelta avait eu raison de lui faire cette recommandation. Car pour être franche, l'idée que le serveur puisse lui apporter un quelconque problème avait totalement échappé à Olive. Au premier abord, il semblait plutôt... Innofensif, et Olive était peut-être encore un peu trop 'naïve', pour se méfier des autres...

Il était extrêmement rare de voir les membres de la résistance s'entendrent sur un point. Et encore plus rare de voir que les membres de la résistance et ceux de l'Ordre, s'entendaient sur le même point. C'est pour cette raison, que Celyan ne s'offusqua guère lorsqu'Ethel, Alwina puis Enzelta le contredire quant au sort réservé à Severus Rogue. C'était assez habituel qu'il ait un avis divergent sur certains points. Et une chose était certaine : si déjà il n'était pas trop en accord avec les trois femmes, alors, les discussions sur ce même sujet avec l'Ordre allaient être... Houleuses. Bref. Cela ne servait donc à rien d'aggraver la situation dans l'immédiat. Celyan préférait se ranger à l'avis commun des autres membres.

La discussion prit un tour plus personnel, lorsqu'Enzelta mit Olive en garde contre la présence de Kruu au live house où elles travaillaient toutes les deux. Celyan ne put s'empêcher de sourire légèrement en entendant la réponse de sa soeur. Il l'avait quasiment harcelé avec les préccautions qu'il fallait qu'elle prenne. Pour plus de prudence, il lui avait demandé de mentir sur certains points. Ne pas dire que ses parents étaient des moldus, par exemple. Ni qu'elle était française. Bien que ce dernier point soir largement discutable, par le seul fait de son déplorable accent. Quoi qu'il en soit, il avait été rassuré puisqu'elle avait accepté sans broncher toutes ses restrictions. Sauf celle de s'habiller uniquement en vêtements type 'sorcier'. Mais bon. Un combat contre sa soeur était déjà une lutte délicate, et il ne pouvait pas gagner sur tous les points...

"Si tu pouvais toujours te montrer prudente..."
Le ton était légèrement ironique, mais il n'avait pas pu s'en empêcher. Il paraissait y avoir tant de bonne foi dans le ton de la voix de sa petite soeur, que s'en était trompeur...

Mais ne souhaitant pas provoquer la colère de sa soeur en pleine réunion de la résistance, Celyan revint adroitement au sujet de discussion précédent, afin d'avoir confirmation de ce qui allait désormais se dérouler.
S'éclaircissant la voix, d'un léger raclement de gorge il avança :

"Je suppose donc, au sujet de Severus Rogue, que nous n'avons plus qu'à attendre qu'il soit parfaitement rétablit, avant d'organiser une réunion avec l'Ordre. Il pourra ainsi nous exposer les faits..." Il insista très légèrement sur le nous, pour montrer qu'il rejoignait leur avis de se joindre au 'procès' de Severus Rogue. Son regard tomba machinalement sur Drago.

"Pourquoi veux-tu rejoindre la Résistance, Drago ?" La question avait été posée assez séchement. Celyan entendait encore la question résonner dans sa tête, après qu'il l'ait posé. Elle n'était peut-être pas très productive, et on n'aurait pu supposer que tous les éléments apportés par Alwina donnaient déjà une réponse claire. Mais il voulait avoir quelques éclaircissements... Penchant son buste légèrement en avant, il continua sur un ton similaire : "Nous sommes tous d'accord sur le fait que tu es en mauvaise posture vis-à-vis du Seigneur des Ténèbres, mais en t'engageant dans la Résistance, tu luttes, d'une certaine manière, contre tes propres parents. Tu seras même probablement amené à les affronter. Et imagines qu'un jour, tu doives choisir entre tuer l'un de tes parents afin de sauver l'un des membres de la Résistance ou sacrifier ce même membre et sauver ton père ou ta mère. Qui sauverais-tu ? Serais-tu toujours avec nous, ce jour là ?"

Jusqu'alors, Drago avait gardé un silence prudent, écoutant attentivement - à défaut de pouvoir les voir - les personnes présentes, enregistrant mentalement les informations qui s'échangeaient autour de lui. Il avait été soulagé d'apprendre qu'on avait retrouvé Severus vivant, et la décision concernant celui qui l'avait protégé pendant toutes ces années le rassurait en partie.

Mais la question de Celyan le prit un peu au dépourvu. Il ne répondit pas sur le champ. Il finit toutefois par répondre, d'une voix beaucoup moins assurée qu'à l'époque de sa scolarité :

"Je sais ce que je fais. J'ai bien mesuré les conséquences de ma décision - j'en ai eu le temps, pendant ces deux ans et demi de cavale. J'ai conscience de ce que vous me dites, je sais que, tôt ou tard, il faudra que j'affronte mon propre père, peut-être aussi ma mère. Ne croyez pas que cette idée ne m'a pas fait hésiter."

Le jeune homme déglutit difficilement et sa main agrippa nerveusement son bras gauche, mais la lâcha sur le champ, comme s'il s'y était brûlé. Il reprit alors :

"Ecoutez, je ne vous demande pas de me croire sur parole, et je suis conscient que vous ne pouvez pas vous permettre de me faire confiance sur une simple assertion de ma bonne foi. Mais je suis bien placé pour savoir à quel point il est difficile d'être en Son pouvoir. J'en ai trop bavé, pendant cette année où je me suis évertué à essayer de Lui donner satisfaction et, plus tard pendant tout le temps où j'ai sillonné les routes avec Severus pour essayer de rester en vie. J'en ai trop vu sur le mal qu'Il peut faire. Et j'ai compris plusieurs choses."

A mesure qu'il parlait, Drago s'animait, d'autant plus qu'il avait le sentiment de faire un discours qui pouvait paraître incohérent. Même si, pour lui, les idées s'emboîtaient de façon logique...

"J'ai compris qu'Il n'a pas d'alliés. Seulement des esclaves. Je ne veux plus être un esclave. Je suis prêt à me battre pour ne plus en être un. Et je ne désespère pas de voir mes parents arriver à la même conclusion.
Je les sais fidèle au Seigneur des Ténèbres. L'habitude, la peur. Je ne crois pas que leur engagement actuel vienne encore beaucoup de leurs convictions... J'espère ne pas avoir à me retrouver un jour à devoir les affronter directement. Et dans le cas que vous évoquez... Celyan, si je ne m'abuse, je pense que je serais face à un dilemme qui règlerait la question : le temps que je me décide entre amour filial et loyauté envers le groupe que j'ai choisi, je pense que le carnage aura déjà eu lieu..."

Sur la fin, il n'avait pu s'empêcher de faire un rien d'ironie amère. Il soupira et se passa la main sur les yeux d'un geste las avant de conclure d'un ton plus mesuré :

"Ce que je veux dire c'est que dans une situation pareille, ce sont deux sentiments radicalement différents qui s'opposeront : d'un côté, la loyauté que je devrai au groupe qui aura accepté de m'intégrer, celle liée à mes convictions, mes buts ; de l'autre, l'amour désintéressé et détaché de toute notion d'engagement d'un fils pour ses parents. Comment voulez-vous choisir dans un cas pareil ? Trahir un compagnon, ou tuer vos parents ? Si je choisis de sauver mes parents, je serai considéré comme traître. Si je les tue..."

Le jeune homme se tut, un peu désorienté. Il se pencha en avant, les coudes sur les genoux, les doigts croisés sous le menton et garda le silence, ne sachant plus que dire pour se faire comprendre.