Retour au pays

Arsenius fut estomaqué par l'attitude désobligeante et insultante envers sa reine. Il ouvrit grand les yeux ( ) et eut un rictus l'air de dire : tu as de la chance qu'elle t'ait à la bonne. Mais voyant comment sa reine réagissait à l'impolitesse de cette sorcière de bas étage il relacha un peu de tension en pensant au ménage qu'il y aurait à faire après le massacre ainsi qu'aux explications à fournir pour effacer la bavure. () Malgré son amertume il se mit à sourire d'une part en songeant aux supplices qu'il ferait subir à cette mégère et d'autre part au cran qu'elle eut en présence de son maître et surtout de lui avoir couper la parole. Arsenius s'empressa de renvoyer sa reine dans le royaume des morts avant que celui ci ne perde patience mais laissa tout de même le temps à Ethel d'obtenir ses informations. Il attendit que l'apparition s'évanouisse et se tourna d'un bloc vers Ethel.

"As-tu eu ce que tu voulais ?"

Il fulminait de rage : un peu plus et on lui verrait de la fumée sortir des oreilles. (Un peu comme Oncle Vernon...) Pourtant il s'effoçait d'afficher une attitude aussi calme que possible.

*Du calme, maître... ne recommences pas...
Toi, tais toi !
Tu as promis...
Je sais. Mais là...
Oui mais quand même... Après tout, elle, elle avait rien promis du tout...
Tu tiens vraiment à souffrir ?*

"Kaïe..."

Le dernier mot prononcé par Ethel eut raison de ses dernières forces mentales. Il se pinça l'arête du nez.

"As-tu eu conscience, ne serait-ce qu'un instant, de qui était ton interlocutrice ? Au cas où tu n'aurais pas compris, je te rappelle que cette femme, à qui tu t'es adressée de manière pour le moins cavalière, était mon mentor, et donc quelqu'un de plus puissant que moi !"

Mais, voyant, au manque de réaction total de la sorcière - qui restait de marbre - que visiblement il parlait dans le vide, il soupira et lâcha prise.

"Tu es vraiment, définitivement, totalement cinglée."

Histoire de se vider la tête, il entreprit de ranger tout le bazar qui reignait dans la pièce, sans pour autant parvenir à se calmer tout à fait.

Ethel arqua un sourcil en voyant la réaction d'Arsenius. Elle n'avait absolument pas voulu choquer le vampire. elle s'était contentée d'être elle-même.

Bien sûr que je savais à qui je m'adressais... Comme je sais que dans ce genre de situation, il est plus payant de jouer d'audace plutôt que de s'écraser.

Elle ramassa les papiers qui traînaient toujours par terre et les rassembla soigneusement.

Rappelle-toi bien ce que je vais te dire, Arsenius : Je suis peut-être cinglée, mais je le suis en toute conscience. Et même si j'ai parfois l'air de prendre les choses par-dessus la jambe, ce n'est jamais le cas. Je suis désolée si j'ai paru dépasser les bornes.

Elle s'appuya contre la table avec lassitude.

Ecoute, je suis fatiguée, ok ? Fatiguée d'avoir à justifier mon attitude. J'avais une occasion en or, pas question de la lâcher. Point barre. Maintenant, si mon style, mon attitude, ne te conviennent pas, je ne te retiens pas. Mais c'est grace à ce genre de liberté, d'imprudences calculées que je suis encore en vie aujourd'hui, et libre.

Elle laissa tomber le paquet de feuillessur la table dans un geste agacé.

Oh et puis, quelle importance, ce que tu penses de moi ? Je suis en paix avec ma conscience.

(Bon, il est temps que j'émerge !^^)

Alcool, plus manque de nourriture, plus manque de sommeil, plus coup sur la tête asséné par une professionnelle, égal : Knock Out au premier round. Erik avait sombré dans l'inconscience comme sombre un pavé dans l'eau : tout droit et jusqu'au fond.
D'abord abîmé dans un sommeil sans rêves, il avait ensuite plongé dans les méandres de son propre esprit, et s'était trouvé face à des rêves et des souvenirs, où se bousculaient et se superposaient les visages de tous ceux qu'il avait connus et aimés. Entre rêve et cauchemar, il avait erré un moment, cherchant parfois à saisir l'une ou l'autre de ses fantasmagories. Toujours en vain.
Et lorsqu'il avait enfin émergé, il était resté un moment immobile, les yeux clos, cherchant à distinguer les sons qui résonnaient dans sa tête, de ceux qui venaient de l'extérieur. Il avait mal à la tête, mais ne parvenait pas à savoir si c'était dû à son abus d'alcool ou à la manchette d'Ethel. Probablement les deux, mon adjudant.

Il finit par ouvrir les yeux. Juste à temps pour voir apparaître la vampire - et se demabnder s'il était vraiment réveillé ou s'il rêvait toujours. D'autant que l'apparition venait de prononcer le nom de Samarcande - comment, et d'où la connaissait-elle ? Erik entendait les mots qu'échangeaient l'apparition et Morfinn sans vraiment les comprendre. L'interpellation par Ethel lui permit de trancher. Il était bien réveillé. Même en rêve, il n'aurait pas imaginé tant de culot.
Amorphe, incapable de bouger le moindre muscle sans provoquer une insupportable migraine qui lui mettait le coeur au bord des lèvres, il resta allongé sur le lit de camp encore quelques minutes. Suivant sans vraiment l'écouter le dialogue entre Ethel et l'apparition, puis celui entre Ethel et Arsenius.
Le bruit du paquet de feuilles qui s'écrasa sur la table le fit sursauter et il s'obligea à se redresser. Il s'assit sur le bord du lit, se massant la nuque d'un geste réflexe. Ce qui lui fit songer qu'il faudrait qu'il prenne sa revanbche pour ça à un moment ou à un autre. Puis il se releva péniblement, en prenant appui sur le mur. Il voulut faire un pas, manqua de s'étaler, retrouva à grand peine son équilibre... Il se doutait qu'il ne pourrait pas sauvegarder sa dignité, ayant déjà franchi la frontière du ridicule. Restait maintenant à ne pas franchir celle du pathétique...
Il se tourna presque involontairement vers Ethel, qu'il savait avoir toujours sur elle tout un attirail de potions et de philtres pour les cas urgents.

Spoiler:

Arsenius sursauta en entendant le bruit qu'Erik fit lorsqu'il failli s'étaller. Il se retourna et vit le jeune homme titubant après son sommeil forcé. Faut dire aussi que l'alcool plus la fatigue, le stresse et surtout l'intervention musclée de la folle n'arrengeait pas les choses.

"Bienvenue parmit le monde des vivants et des réveillés. Comment va notre dormeur?"

Dans sa voix il y avait un peu de moquerie. C'est vrai que là Erik était dans les limites, presque pathétique mais apparemment il essayait de se contrôler.

"Blague à part comment vous sentez-vous?"

Ars se leva et alla propposer son aide à Erik, sans pour autant lui forcer la main. Après tout il fait ce qu'il veut.

"Voyez-vous mon cher pendant votre absence mentale il c'est passé moultes choses que nous ne manqueront point de vous raconter."

Il regarda Ethel pour lui demander de l'aide silencieusement. Il savait pas trop quoi faire avec Erik, malgrés tout il fit sortir quand même de quoi manger un morceau pour qu'Erik puisse se requinquer. Ce qu'il l'effraya cétait son teint : blanc qui tirait sur le vert pâle. Vous savez ce même vert que l'on prend lorqu'on a le mal de mer et que l'on nous proppose de manger. Et bien Erik etait vraissemblablement dans le même étas d'après ce que voyait Arsenius.

Ethel fit volte-face en entendant le bruit, et se détendit un peu en voyant que ce n'était que Erik. Elle lui adressa un sourire.

Tiens, un revenant... Tu vas mieux ?

Question de pure réthorique, bien sûr, car Ethel avait immédiatement évalué l'état du jeune homme. Il fallait maintenant l'aider à sauvegarder le peu de dignité qui lui restait. Elle alla ramasser son sac et plongea dans ses profondeurs. Elle devait bien avoir... Mais oui ! la voici !
Elle extirpa du fond du sac une fiole entourée d'une résille d'argent pour la protéger et la présenta à la lumière. Le liquide avait une couleur violette très prononcée. Ethel hocha la tête, satisfaite, et tendit la fiole à Erik.

Tiens, bois ça. D'un trait. ça ira mieux ensuite. Et tu me feras le plaisir de manger un bout après.

Elle approcha une chaise d'un claquement de doigts et aida le jeune homme à s'asseoir. Elle posait sur lui un regard où se mêlaient inquiétude, compassion et tendresse. A ses yeux, Erik n'était jamais qu'un grand gosse un peu paumé. Intelligent, certes - encore que, tout dépendait du sujet ! - mais paumé...
Elle jeta un regard à arsenius, l'air de demander : "tu racontes, ou je le fais ?"