Rapport au QG de L'Ordre...

Ethel avait juste fait un signe rapide à Remus quand celui-ci était entré. Silencieuse (si, si ! c'est possible !), elle écouta attentivement les échanges. Elle se leva quand arriva le petit nouveau et fit les présentations à mi-voix, histoire de ne pas gêner les discussions des autres, désignant discrètement ceux qu'elle nommait :

"Bonjour, Benjamin... Je suis Ethelredhea Hetairnail, directrice de l'Imprimerie clandestine. Voici John Kerrigan, médicomage et membre de l'Ordre. La grande brune surchargée de bijoux se nomme Alwina d'Andhyvoir, propriétaire d'Aurea Magica, ancienne membre de l'Ordre, résistante de longue date et demie-soeur de Lucius Malefoy. Voici Remus Lupin, l'un des plus anciens Membres de l'Ordre, et le seul d'entre nousà l'avoir réintégré après le retour de Voldemort..."

Ethel, elle, prononçait le nom maudit sans gêne aucune et sans égard pour les oreilles fragiles. Un nom n'est jamais qu'un nom, et Voldemort n'était pas Beetlejuice : prononcer son nom, même trois fois, ne le ferait pas apparaître au milieu de leur assemblée !
Elle continua :

"La demoiselle qui mène les débats et qui fixe le vide, a pour nom Vyktorija Stoneheart, 20 ans, Anti-mangemort depuis sa plus tendre enfance, Membre de l'ordre depuis l'âge de quinze ans. Et je constate que tu connais déjà Enzelta De Rocan. Bienvenue parmi nous !"

Elle sourit, et retourna s'asseoir. Pendant son petit speech, elle n'avait pas cessé d'écouter ce qui se disait et se dépécha de mettre son grain de sel.

"Il vaut mieux laisser Narcissa dans l'ignorance complète. On ne sait jamais, comme l'a dit Vy, et même sans parler de ça, si elle commence à déraper, on perd notre seule source d'information à peu près fiable... Déjà qu'on n'en a pas des masses... Enfin, après, c'est vous qui voyez... Mais tenter le diable ne donne jamais rien de bon. Y en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes. Je suis bien placée pour le savoir, je le fais à chaque seconde de ma vie !"

Malgré le côté "je m'en foutiste" de la formulation, Ethel était très sérieuse. Son visage et son regard le prouvaient, de même que son ton, devenu subitement grave.

"Et moi aussi j'aimerais bien savoir si quelqu'un sait ce que Lucius est devenu... Il y a longtemps qu'on n'entend plus parler de lui nulle part et que je n'ai pas eu l'occasion de lui taper dessus... C'est pas bon signe pour lui, si vous voulez mon avis..."

Bavarde, Ethel ? Oui. Mais elle savait aussi être extrêmement taciturne dans certains cas.

Enzelta écoutait, sans rien dire. Elle ne se retenait pas de parler, mais Alwina et Ethel avaient plus d'expérience qu'elle dans le domaine de la résistance. Elle écoutait, tendue dans l'extrème, en ayant tujours la scène qui avait eu lieu quelques jours auparavants à la crique... La jeune résistante regarda Lupin arriver. Elle lui sourit discrètement, elle se souvenait de ses cours... Puis Benjamin Horse arriva à son tour. Celà faisait une éternité qu'elle n'avait pas eu de nouvelles de lui, et ça ne lui manquait, pour ainsi dire, pas. Elle entendit soudain le nom de Lucius Malefoy...

"S'il ne reviens pas prochainement auprès de Vous Savez Qui, autant s'attendre à un redoublement des attaques des Mangemorts. Il est possible que son maitre l'ait envoyé en mission, histoire de se racheter, mais il va être temps qu'il rameute son derrière à Poudlard le Malefoy Senior. Si c'est le cas, seul le mage noir peut savoir où il est, peut être même l'un de ses soufifres, mais de là à soutirer des infos à Bellatrix ou à Kelian De Grogan..."

Parler ainsi de Lucius devant Alwina était peut-être un peu risqué. Mais Enzelta, bien qu'elle respecte la tante de Drago, préférait dire ce qu'elle avait en tête.

"Si ce n'est pas ça, c'est qu'il s'est enfui, peut-être à la recherche de son fils... ce qui serait étonnant vu la crainte qu'il doit avoir de Vous Savez Qui... Dans tout les cas, il nous ait quasiment impossible de savoir où il est, à moins de trouver quelqu'un qui serait prêt à le rechercher..."

Assise dans un coin de la cuisine, elle était un peu à l'écart du reste de l'Assemblée. Mais ainsi, elle avait une vision à peu près générale des personnes qui se trouvaient là... Son regard parcourut la salle et ses yeux se posèrent sur la tapisserie, ou plutôt sur l'arbre généalogique des Black...

Ainsi il n’y avait encore aucunes nouvelles de Severus. Masquant sa déception, Remus se mit à fixer le foyer de la cheminée tout écoutant d’une oreille attentive les conversations des autres membres de l’assemblée. Leur discussion était principalement tournée vers la famille Malefoy. Drago retrouvé, ils se demandaient désormais s’il fallait en faire part à Narcissa. Chacun donnait son avis, et ils en vinrent finalement aux mêmes conclusions : personne de devait être au courant de son retour. Remus s’apprêtait à parler, lorsqu’un nouveau venu fit son entrée. Il le salua d’un léger signe de tête, reconnaissant là encore, l’un de ses anciens élèves, puis écouta Ethel qui parlait désormais de Lucius. Tout comme son fils, ce dernier avait totalement disparut. On ne savait pas s’il était parti en mission pour Voldemort où s’il s’était tout simplement enfuit comme son fils. Bien que cette deuxième proposition paraissait un peu trop improbable pour Remus. Lucius respectait trop son maître pour agir ainsi…
Il laissa finalement les autres membres donner leurs hypothèses sur cette disparition, et se dirigea vers Alwina, tandis que John prenait la parole. Il garda poliment le silence, puis, lorsque le Médicomage eut fini, il s’adressa directement à Alwina, à mi-voix, pour ne pas déranger les autres.

« Alwina, as-tu demandé à Drago ce qu’il souhaitait ? S’il voulait revoir sa mère ou non ? Je pense qu’il est assez âgé pour décider lui-même de ce qu’il doit faire ou non. » Il se tut, ne souhaitant pas approfondir le fond de sa pensée. Si Drago choisissait de lui-même ce qu’il souhaitait, ils seraient fixé sur la confiance qu’on pourrait accorder au jeune homme. « Tu devrais aussi lui demander s’il n’aurait pas une idée de ce qui est arrivé à son père. On ne sait jamais. A part Narcissa ou Severus, c’est peut-être la personne qui le connaît le mieux…»

S’appuyant sur un meuble qui se trouvait derrière lui, Remus repensa à la leur prochaine mission, dont John leur avait fait part quelques minutes plus tôt. John venait en effet, tout juste de proposer de servir d’appât pour leur prochaine confrontation avec les mangemorts. Il demandait la présence d’Ethel pour lui venir en aide, si le besoin s’en faisait ressentir. Remus, qui, à force de côtoyer Alastor, commençait à devenir comme lui ‘Vigilance constante’, et se méfiait de tout ce qui pouvait arrivé, s’éclaircit légèrement la voix et déclara :

« Il faut nous montrer prudent. » Leurs sources, comme l’avait cité John peu avant ne se montraient plus aussi fiables… Ils avaient ainsi faillit se faire avoir, quelques fois... « Je vous accompagnerai, mais je resterais en retrait. On ne sait jamais. »

Son ton était sans appel. Remus était clairement déterminé à venir avec eux, et ils auraient sûrement beaucoup de mal à tenter de lui faire changer d'avis.

Ethel, bras et jambes croisées, avait attendu patiemment la fin de la discussion au sujet de Drago, puis prit la parole.

"Bon, écoutez, moi, le programme me convient. Je couvre John, Remus me couvre, on appelle en cas de problème.
Par contre, je voulais demander : est-ce que je fais un papier pour les autres de la résistance, pour prévenir qu'on a retrouvé Drago ? Ou pour lancer un appel à témoignage au sujet de Lucius ?
Je ne pense pas qu'il se soit enfui. C'est peu probable, il a une peur bleue de Tête de Mutant Pour Mauvais Film Moldu de Série B. D'autre part, il ne serait jamais parti sans Narcissa. Je pense plutôt qu'il est soit en mission, auquel cas, comme le dit Enzelta, il ne devrait pas tarder à refaire surface pour faire son rapport ; soit il est en très très très mauvaise position, voire mort. C'est une éventualité qu'il ne faut pas négliger.
Je ne voulais pas le dire devant Alwina qui m'aurait arraché les yeux, mais je pense qu'il ne l'aurait pas volé !"

Ethel, pour une fois, avait été relativement concise. Quand il s'agissait de boulot, elle s'efforçait de remballer son humour noir.
Elle avait pour Alwina une grande amitié. Elles s'étaient connues à Poudlard, avaient fait leurs études ensemble, avaient été très amies, ainsi qu'avec la mère de Vyktorija, avant que leurs chemins divergent après la chute de voldemort... Et Ethel savait pertinemment quelle était l'opinion d'Alwina sur son frère : quoiqu'il advienne, il restait son frère ! Voilà pourquoi elle prenait quelques précautions oratoires.
Brefons.

Ethel n'était pas surprise de la violence de la réaction des deux jeunes filles. A leur âge, elle aussi aurait répliqué du tac au tac, surtout s'agissant de quelqu'un qu'elle appréciait, comme c'était le cas pour Vyktorija. Mais il ye eut quelque chose qu'elle voulut préciser. D'une voix plus douce, moins péremptoire que d'ordinaire, elle intervint :

"Excuse-moi, Enzelta, mais il y a une erreur dans ce que tu dis... Il y a dans cette pièce quelqu'un qui a vécu bien plus d'épreuves que Drago ou que nous tous réunis, plus même qu'Alwina, qui, pourtant, en a sacrément bavé."

Elle se leva et eut un geste un peu théâtral pour désigner Vyktorija. Un geste éloquent. Elle savait que ce qu'elle allait dire n'allait pas plaire à la jeune femme et qu'elle avait tout intérêt à se placer loin d'elle pour la suite des évènements ou à désamorcer vite la situation ensuite...

"Vyktorija en a plus vu du haut de ses vingt ans que moi du haut de mes quarante. Elle est la seule de cette assemblée à avoir assisté à l'âge de cinq ans à la torture et au meurtre de sa mère par des Mangemorts, dont Lucius Malefoy. Elle est la seule, j'en mettrais ma main au feu, à avoir été si jeune soumise aux sortilèges impardonnables de l'Imperium et du Doloris, la seule à avoir enduré les pires sévices entre l'âge de cinq ans et ce lui de quinze. Son frère est devenu fou, comme les Londubat, torturé par cette cinglée de Bellatrix, sa soeur est morte à l'âge de quinze ans, assassinée par Rodolphus. Et elle-même a été confrontée à Voldemort, torturée par lui avant de s'enfuir. Pour finir en apothéose : son beau-père qui l'aveugle à vie alors qu'elle n'avait pas dix-sept ans. Alors ? Qui dit mieux ?"

Ethel était toujours debout et croisa les bras. Se tournant vers Vyktorija, elle lui dit d'une voix grave :

"Excuse-moi, Vy, pour ce déballage. Mais je tenais à rétablir la vérité."

Elle laissa filer quelques secondes de silence, puis se rassit, croisa les jambes et ajouta, retrouvant sa tonalité habituelle :

"Bien, cette mise au point effectuée, revenons-en si vous le voulez bien au but originel de cette réunion : le rapport des différents protagonistes sur les évènements de la nuit. A tout seigneur, tout honneur, je propose que notre bon docteur ouvre la danse."

Remus semblait soudainement avoir fait vœu de silence. On ne l’entendait plus. Il s’était dirigé dans un coin de la cuisine, après la soudaine disparition d’Alwina et ne disait mot depuis. Il acquiesça néanmoins d’un léger signe de tête plus machinal qu’autre chose, lorsque Vyktorija confirma le déroulement du plan, pour montrer qu’il était toujours attentif, et fut bientôt suivit par Ethel dans cette démarche qui l’approuva vocalement. Le cas de Lucius fut ensuite brièvement discuté. Etant sans nouvelles de lui, Ethel proposait de faire un genre d’appel à témoins. Remus approuvait plus ou moins l’idée, celle-ci pouvait en effet aider Vik’ dans ses recherches, mais pouvait également, en cas de petits soucis, montrer aux mangemorts que le cas de Lucius les intéressait. Il laissa finalement Enzelta s’exprimer sur cette idée, et resta silencieux.

L’échange qui suivit ensuite fut légèrement agressif. Alors que John venait tout juste d’annoncer sa méfiance vis-à-vis de Drago –méfiance partagée par Remus. Si la famille Malefoy était aussi liée comme tout le monde l’affirmait, on pouvait aisément comprendre que le jeune homme souhaite revoir sa famille et se battre à leurs côtés. A son âge, Remus aurait probablement agit ainsi avec Sirius, James et Lily- d’une manière peu délicate, certes, il fallait le reconnaître, il fut rapidement rembarrer Enzelta puis par Vyktorija. Manifestement les deux jeunes femmes n’approuvaient guère sa manière de s’exprimer vis-à-vis de Drago. Tandis qu’Enzelta insistait sur le fait qu’il avait souffert, Vik’, elle, parla de son âge. Ayant le même âge que lui, Remus comprenait qu’elle puisse être touchée que John l’ait désigné comme étant un ‘gamin’. Si on prenait en compte le fait qu’elle avait été la seule à rejoindre l’Ordre aussi jeune, et qu’elle avait probablement déjà souffert plus que toute autre personne, on pouvait comprendre que cette guerre faisait fit de tout âges.

Ethel mit fin à cette légère dispute. Elle avait toujours su remettre tout le monde à sa place lorsqu’il le fallait. C’est ce qu’elle fit de nouveau, en rappelant devant tous les membres le douloureux passé de Vyktorja, avant de faire dévier adroitement la discussion sur le but de cette assemblée. Ce fut au moment précis où elle donnait la parole au Doc’, qu’un léger déclic se fit entendre dans la poche de Remus. Ce dernier plongea la main dans la poche de son pantalon, et en tira une petite montre plutôt rustique. Il y jeta un bref coup d’œil et ses sourcils se froncèrent. Il rangea prestement la montre dans sa poche et leva les yeux pour regarder les autres. Effectuant un léger signe de la main en direction de John accompagnée d’une mimique d’excuse, pour signifier qu’il désirait prendre la parole, il déclara, alors que Benjamin venait tout juste de finir :

« Excusez-moi, j’ai une urgence, je dois partir. Rien de très grave. John, Ethel, je serais là ce soir, comme convenu. » Se tournant vers Benjamin puis vers Vyktorija, il ajouta : « Si nous avons un soucis, nous vous contacterons… Ainsi que toi, Vyktorija.» Il engloba ensuite l’assemblée du regard pour conclure : « Pour ma part, j’ai seulement appris que Fenrir recrute des nouveaux membres. Tout près de Loutry… » Son regard se porta brièvement sur Enzelta, qui habitait justement dans ce village, avant de se reporter sur un point imaginaire fixe dessiné sur le mur du fond et de murmurer : « … Soit l’on fait parti des siens, soit l’on meurt… »

Il se détourna et se dirigea rapidement vers la porte. Il était déjà rendu sur le seuil, lorsqu’il prononça : « Et n’oubliez pas que l’on doit rester soudé. »

Un léger sourire accompagna ses dernières paroles. Il allait en faire bondir plus d’un. Il n’attendit guère de réactions, et se hâta de se rendre dans le hall avant de transplaner.

Lorsque Vyk lui adressa de nouveau la parole, John ne se sentit pas agressé comme quelques secondes avant. Il tourna de nouveau son regard vers la non voyante à l'aspect si étrange, et il déclara alors, après s'être raclé la gorge:

"-je reviens de Nothingam, où à eut lieu une attaque mangemort durant le debut de soirée. Des dizaines de blaissés, et 3 morts. Des moldus pour la plus part. Toute la nuit ce ne fut que sortilège d'amnésie et autre..."

Il s'arrêta un instant, revoyant devant ses yeux les images de cette nuit si éprouvante. Il voyait le sang, les cris et les pleures... Il baissa les yeux un moment afin que personnene voie vraiment ce qu'il éprouvait puis il redit d'une voie blanche:

"-les aurors du ministère étaient présent sur les lieux. Ils n'ont pas voulu me laisser passer attend pour voir qui étaient à l'origine de tout cela. Mais d'après le ricanement qu ej'ai percu, je dirai Bellatrix et Rodolphus..."

Il n'avait pas envie de donner plus de détails... La nuit qu'ila vait passé avait été tres dur...

Une voix retentit du fond de la pièce :

"Je confirme, il s'agissait bien des Lestrange."

Chacun se tourna vers l'endroit d'où provenait cette voix. De l'ombre apparut la silhouette familière de Minerva McGonagall.

FLASH BACK

Les quelques Moldus qui s'attardent encore dans la rue jettent autour d'eux des regards craintifs. Mais il n'y a rien dans cette rue. Juste un chat gris et efflanqué qui se glisse furtivement entre les poubelles. Et puis, tout d'un coup, les Moldus s'enferment dans une maison, claquent la porte derrière eux.Au bout de la rue vienent d'apparaître deux ombres encapées de noir. Deux Mangemorts. Le chat recule en crachant, évite de justesse un coup de pied.

A son âge ! Avec ses capacités ! Être traitée de cette façon, en être réduite à une forme animale tous les jours que Dieu fait !

Le chat bondit en miaulant sur la jambe de l'un des Mangemorts, le griffe violemment et s'enfuit. Le mangemort lui jette un avada kedavra, mais l'animal l'évite souplement et disparait dans la nuit.

Maigre satisfaction que d'avoir infligé cette légère blessure à cet abruti...

Le chat grimpe à une gouttière, se promène un peu sur les toits.

Amusant, ça lui rapelle sa jeunesse...

Il se perche sur la cheminée du 11 Square Grimmaud, attend patiemment que le 12 apparaisse. Puis, le chat se glisse par une fenêtre laissée ouverte à son intention, et passe dans une chambre poussièreuse. Un petit coup d'oeil alentours... Minerva McGonagall reprend forme humaine. Elle entend des voix au rez-de-chaussée. Elle est en retard. A pas feutrés, elle descend les escaliers, se glisse dans la pièce et tend l'oreille... ça va, elle n'en a pas manqué beaucoup.

FIN DU FLASH BACK

Minerva s'avança dans la lumière. Elle ne jugea pas nécessaire de s'étendre sur les raisons de son retard, et, de sa voix sèche, continua :

"Nous avons eu affaire au couple Lestrange et à des sous-fifres sans importance. Ce qui explique que le carnage ait été relativement limité par rapport à certaines fois."

Enzelta était toujours là. Elle avait écouté attentivement. Bellatrix et son époux reprennaient du service... la période allait s'annoncer terrible. Elle regarda Minerva arriver. Elle imaginait parfaitement le genre d'horreur qu'elle et John avaient vu. Elle avait les yeux fermés. Elle fut sortie de toutes ces pensées par quatres coups frappés à la porte.

**Bon sang, on arrive à l'heure pendant les réunions...**

Elle se leva brusquement et se précipita vers la porte avec légèreté. Elle l'ouvrit rapidement. Zephyrus Rogue... Enzelta attendit impatiemment qu'il entre et referma la porte en lui disant.

"Vous avez raté Lupin, Minerva et John ont commencé leur rapport, faites vite je vous prie."

Froide avec ceux de l'ordre ?? oui surement. Mais les temps n'arrangeaient rien. ELle avait peur pour Eos et elle avaitt oujours cette boule à l'estomac qui lui disant qu'il se passait quelque chose chez elle.

Zephyrus entra calmement, surpris de se voir accueilli si froidement par une sorcière qu'il ne connaissait même pas.

"Je prie mademoiselle de bien vouloir pardonner mon retard, déclara-t-il sur un ton poli, mais je suis sûr que vous serez prête à l'excuser quand vous en conaîtrez les causes. Si vous n'y voyez pas d'objection, peut-être pourrions-nous reprendre notre conversation sur un ton plus courtois. Je me présente : je me nomme Zephyrus Rogue."

Soudain, deux imposants rideaux mangés aux mites s'écartèrent, découvrant aux deux sorciers l'hideux portrait que nous connaissons (hélas) si bien...

"MONSTRE ! CHIEN ! SALETE DE SANG-DE-BOURBE ! QUITTE MA MAISON ! VA-T-EN !"

Zephyrus connaissait déjà l'existence de ce portrait par Ethel. Aussi ajouta-t-il d'une voix forte à l'adresse d'Enzelta :

"Elle parle de moi."

Les autres portraits accrochés dans le hall se mirent à leur tour à l'invectiver. D'un caractère discret et réservé, Zephyrus se trouva confus d'être la cause d'un tel vacarme. Conformément aux conseils qu'Ethel lui avait donnés quelques jours auparavant, il se plaça au centre du hall, stupéfixia un à un les portrais vindicatifs et se rua sur celui de la mère de Sirius. Empoigant l'un des rideaux d'une main et pointant sa baguette sur l'autre, il tenta de les rabbattre. Sa honte et sa colère augmentaient à mesure que les autres membres de L'Odre acouraient dans la pièce, ameutés par le bruit, que les rideaux refusaient de se refermer et que le portrait continuait à l'insulter sur son statut de né-moldu. Furieux et blessé dans son amour propre, Zephyrus se posta finalement face à elle et se mit à hurler :

"TAIS-TOI, VIEILLE HARPIE HIDEUSE ! TAIS-TOI, TE DIS-JE !"

Comme elle refusait de lui obéir, il perdit véritablement son sang-froid et cria en français :

LA FERME !

Puis, pointant sa baguette :

"STUPEFIX ! SILENCIO ! ASSURDINATIO !"

Ses efforts restaient vains.

"CRACBADABOUM ! DIFFINDO ! SECTUMSEMPRA !"

Dans un cri d'effroi, le portrait disparut sous les rideaux juste à temps pour se protéger du sortilège. Un sortilège puissant, dont Zephyrus s'imaginait être le premier à l'avoir découvert, bien qu'il se trompât sur ce point : Severus l'avait trouvé avant lui. Sans doute étais-ce parce que le même sang coulait dans leurs veines.

Haletant, le visage rouge de colère et de gêne, il se tourna vers les autres membres de l'Ordre, qui le fixaient chacun avec un regard qui leur était propre. Colérique pour ceux qui s'estimaient avoir été dérangés inutilement dans leur réunion, amusé pour ceux qui justement s'y ennuyaient, méprisant pour ceux qui jugeaient riddicule une telle maladresse, sévère pour McGonagall. Elle était d'ailleurs la seule de l'assemblée, avec Ethel, à le connaître, et Zephyrus espérait que l'une ou l'autre allait bientôt se décider à le présenter.

[hrp : Trois choses. D'une part, ne vous souciez pas de savoir si vos personnages doivent se tutoyer ou se vouvoyer : ils s'expriment en anglais, langue dans laquelle le tutoiement est tombé en désuétude depuis le XVIIème siècle. D'autre part, les seules personnes à me connaître dans l'Ordre pour l'instant sont Mc Gonagall et Ethel (vous allez comprendre pourquoi). Enfin, je suis désolé d'avoir fait un post aussi long. A l'avenir, je me montrerai plus modéré.]

Ethel, en reconnaissant Zephyrus, se pinça l'arête du nez avec lassitude et s'approcha de lui. Elle posa une main sur son épaule et lança à la cantonade :

"ça va. Je le connais et je réponds de lui."

Le côté protecteur du geste, en d'autres circonstances, aurait pu paraître comique, si l'on considérait qu'Ethel, même juchée comme elle l'était sur ses hauts talons, étaient plus petite que le jeune homme. Mais bon, elle avait dix ans de plus que lui, ça compensait.
Elle eut un geste rapide pour le désigner et laissa tomber :

"Permettez-moi de vous présenter Mr Zephyrus Rogue, qui nous arrive tout droit de France."

Elle chercha à croiser le regard de McGonagall et glissa à l'oreille de Zephyrus :

"Tu commences bien, mon garçon... Un conseil, sois convaincant."